L'avenir en héritage
Bonjour à toutes et à tous,
Fin des vacances, début de l’automne, un nouveau cycle de saisons s’annonce avec ses promesses de découvertes et d’engagements.
Nous vous proposons d’accompagner ce cycle d’une lettre d’information bimensuelle. Vous découvrirez la Butte Rouge sous des aspects inattendus, parfois familiers, parfois inconnus.
Nous vous invitons à des promenades géopoétiques en textes et en images. Vous allez explorer les multiples facettes, culturelles, sociales et naturelles, de la cité-jardin.
Nous espérons vous étonner, vous émouvoir, vous questionner.
Bon voyage !
La Butte Rouge va vous surprendre. Elle vous ouvre les portes de l’avenir.
L’association Châtenay Patrimoine Environnement
Butte Rouge
Le nom de la Butte Rouge ne laisse personne indifférent. S’il est profondément identifié à la cité-jardin de Châtenay-Malabry, les habitant.e.s appellent souvent celle-ci la Butte tout court, comme si la référence à la couleur de la vie n’était pas nécessaire aux personnes qui y vivent. D’autres disent Ma Butte Rouge pour se référer à leurs mémoires personnelles du lieu qui les habite. Avec ou sans référence à la couleur, il est remarquable que ce lieu soit toujours mentionné dans son ensemble. Les personnes qui y résident se réfèrent parfois « aux aviateurs » ou à la « cité des peintres », mais parcourent la Butte Rouge surtout du « haut » en « bas » le long de ses axes urbanistiques qui l’unifient remarquablement. Pour les personnes extérieures, le nom engendre une série de malentendus : il est fréquemment associé à la chanson anti-guerre La Butte Rouge, qui, elle même, est souvent confondue avec une chanson de la Commune de Paris.
L’image du sang qu’évoque la couleur rouge contribue peut-être à ce malentendu. Tout comme les origines résolument socialistes de la cité-jardin et des offices de logements sociaux. Ou encore les nombreuses rues dédiées à des Communards dont la rue Édouard-Vaillant, la rue du Général Duval ou la place Jean Allemane. Pourtant, le nom de la Butte Rouge existe depuis au moins le XVIIIè siècle à Châtenay, comme l’atteste un document relatant un épisode lié à la fuite de Varenne du roi Louis XVI. En réalité, il ferait donc référence à la couleur rougeâtre de la terre locale. Comme à Montrouge qui doit également son nom au coloris de son sol argileux, et dont la première mention, Rubeo monte, date de 1194. Cerise sur le gâteau, à la Butte Rouge, c’est le rose des façades qui donne le ton chromatique, ainsi que le vert des nombreux espaces arborés qui le complète. La Butte Rouge n’est pas un lieu en demi-teintes. C’est une cité de caractère dont témoignent également les majuscules de la station de tram nouvellement labellisée « Cité-Jardin ».
Henri Sellier
En périphérie nord du Square Henri-Sellier qui se situe devant la monumentale Demi-Lune, se trouve une inscription en l’honneur de cet homme exceptionnel. Fils d’ouvrier, né à Bourges en 1883, Henri Sellier créa l’Office Public d’Habitation du Département de la Seine en 1915 et co-fonda l’Ecole des hautes études urbaines à Paris en 1919. La vie d’Henri Sellier fut entièrement dédiée à la question du logement social durant l’entre-deux-guerres. Il oeuvra sans relâche pour offrir aux foyers aux revenus modestes des conditions de vie modernes, des appartements aérés et lumineux, avec un accès à la nature. Dans un contexte d’urbanisation et d’industrialisation où sévissaient des maladies infectieuses, il aida aussi à améliorer l’hygiène publique, notamment avec l’ouverture des fameux bains-douches.
Henri Sellier fut le père d’une vingtaine de cité-jardins en Île de France dont le chef d’œuvre qu’est la cité-jardin de la Butte Rouge. Par ailleurs, il était maire de Suresnes (1919-1941) et devint président du Conseil Général de la Seine en 1927, Sénateur en 1935 et Ministre de la Santé sous le Front Populaire en 1936. Destitué par le gouvernement de Vichy le 20 mai 1941, il fut arrêté et interné dans le camp de transit nazi de Royallieu à Compiègne. Malgré sa libération rapide, il ne se remit jamais de ce mauvais traitement et mourut prématurément le 23 novembre 1943. Sur la stèle qui le commémore, on peut lire que « Henri Sellier a sauvegardé la beauté du site, empêché la destruction des arbres que l’esprit de lucre eut rendu inévitable. Il a assuré à des milliers de familles de travailleurs des logements sains, confortables et gais. Que sa mémoire soit honorée comme celle d’un ami du peuple ».
Henri Sellier est une figure tutélaire de la Butte Rouge, tout comme le robinier faux-acacia qui s’épanouit depuis plus de trois siècles près de l’Église Sainte-Marie et Saint-Marc, non loin du Square.
Actualités
A l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine, nous organisons une visite guidée de la Butte-Rouge le dimanche 22 septembre.
Inscription via le lien ci-dessous :
Visite guidée de la cité-jardin de la Butte-Rouge à Châtenay Malabry. (exploreparis.com)