Echos de la Butte Rouge n° 13

Sommaire

Editorial

Traits d'union

Avez-vous déjà entendu dire que la Butte Rouge, c’est démodé ? Qu’il faut agrandir, densifier, améliorer ?

 

L’infolettre n° 13 vous parle de la vraie modernité de la cité-jardin de la Butte Rouge : celle qui savait allier économie et convivialité, forme et fonction, intérieur et extérieur.

Elle vous rappelle que c’est le souci d’offrir des logements confortables au plus grand nombre qui est à l’origine de la cuisine moderne. Et que le minimalisme des formes et des espaces rimait avec un maximalisme des liens entre voisins dans le respect de l’environnement.

 

La Butte Rouge est faite de traits d’unions. Elle nous enseigne comment faire plus avec moins à une époque où il est essentiel de ménager les ressources et les territoires.

L’association Châtenay Patrimoine Environnement

Cuisines

La Butte Rouge mérite d’être connue pour son architecture domestique. Au lendemain de la Grande Guerre, la pénurie de logements incite à construire des appartements qui offrent un maximum de confort, tout en étant économes en espace. Une préoccupation qui reste d’une grande actualité face au manque de logements accessibles au plus grand nombre de nos jours.

« L’architecture ici était très bien conçue, bon, à l’époque, c’étaient des bâtiments ouvriers, c’était pas très grand, mais tout le monde s’y trouvait bien. » « Quand vous voyez la ville à Paris, ils n’ont pas beaucoup d’espace, ils n’ont pas d’arbres, pas de parcs ». « Nous, on s’estime heureux, on est bien ici, on est à la ville, tout en étant à la campagne. Avant, on avait tout ce qu’il nous fallait, c’était la ville en rose » témoignent divers habitants de la Butte Rouge

Les appartements, dès la première phase de construction, étaient pourvus d’équipements sanitaires, salle de bain, WC et cuisine. Celle-ci est séparée de la salle de séjour, qui sert aussi de salle à manger et donne sur une, deux ou trois chambres selon les appartements. La cuisine moderne « toute équipée, qui nous paraît comme une évidence aujourd’hui, prend ses racines dans l’habitat social des années 1920. C’est l’architecte autrichienne Margarete Schütte-Lihotzky qui inventa la fameuse « cuisine de Francfort », conçue pour rendre les tâches ménagères plus efficaces grâce à une meilleure ergonomie. Elle s’est notamment inspirée des cuisines des wagons-restaurants.

 

Les cuisines de la Butte Rouge racontent aussi cette histoire oubliée qui permit aux femmes de libérer du temps. Si la cuisine devint ainsi une pièce à part dans le foyer, l’ingénieuse conception globale de la cité-jardin créa des appartements en réseaux, avec de larges ouvertures grâce aux fenêtres orientées dans trois directions, et des espaces extérieurs généreux favorisant l’esprit convivial. L’agencement des foyers faisait partie d’un écosystème à la fois urbanistique, social et naturel.

Génie du lieu

La Première Guerre mondiale avait bouleversé les sociétés en Europe et changé les mentalités.  De nouvelles idées circulent au début du 20ème siècle. Un courant moderniste, l’art déco, apparaît, révolutionnant la conception esthétique dans tous les domaines, notamment en architecture. En Allemagne naît le mouvement Bauhaus qui allie la sobriété et l’épure des lignes à des formes fonctionnelles adaptées à l’usage auquel elles sont destinées. Parmi les architectes qui ont marqué la conception et la réalisation de la cité-jardin de la Butte Rouge, la famille Sirvin a joué un rôle de premier plan. Comme dans certaines familles d’artisans et d’artistes, elle réunit plusieurs générations : le grand-père Paul Sirvin, qui remplaça André Arfvidson, ses fils Pierre et Louis Sirvin et enfin son petit-fils, Marc Sirvin. 

La conception qui sous-tendait l’architecture reposait à la fois sur une certaine idée puriste du beau et sur une fonctionnalité, traduite en lignes sobres. En même temps, elle était pensée pour servir des êtres humains et à favoriser leur lien à leurs voisins et au vivant.

 

« Au point de vue architectural et urbanistique, c’est sûr, on a été aidés par le site de manière très importante. Le site permet de créer des micro-espaces sécurisants pour les gens et comme on est arrivé à Châtenay à avoir une interférence ente la grande composition et le site, les gens s’y sentent bien parce qu’ils se sentent dans un environnement aimable, ils peuvent s’arrêter dans certains endroits, parler. Tout est proche des gens, non seulement dans la composition, dans la forme et la hauteur des bâtiments, mais aussi dans l’esprit qu’on voit dans l’architecture », commente Pierre Sirvin, au moment de la réhabilitation de la Butte-Rouge, dans les années 1990.

 

Il exprime parfaitement comment forme et fonction ont été pensées conjointement, donnant lieu à quelque chose de très harmonieux. C’est bien pour cela que la Butte-Rouge est unique au monde : elle a eu l’audace d’allier la modernité du Bauhaus à un site rural, en bordure de la forêt de Verrières. La Butte Rouge est une version européenne de la cité-jardin, d’inspiration anglaise, allemande et française. Dans les temps actuels, cet héritage est précieux pour l’avenir.

Actualités

Visite guidée de la Butte Rouge le 05 mars 2025 à partir de 14 h 30

La Société Régionale d’Horticulture de Clamart visitera la Butte Rouge, guidée par Louis Vallin, expert en gestion du patrimoine arboré (A.R.B.R.E.S.), et Elisabeth Couvé  (A.C.P.E.) .

L’avenir de la Butte Rouge se joue désormais au Conseil d’État

Le classement au rabais de la Butte Rouge à Châtenay-Malabry permettra de détruire 50% de la Cité-jardin, tout en ne protégeant que partiellement les 50% restants : des associations locales et nationales ont déposé un recours au Conseil d’État contre un arrêté de classement partiel en Site Patrimonial Remarquable (SPR) promulgué par Madame Rachida Dati.

Communiqué de presse du 20 août 2024

Bonus

De nombreuses écoles d’architecture viennent, parfois de loin, visiter la Butte Rouge, en particulier parce qu’elle est caractérisée par le mouvement architectural « Bauhaus », né en Allemagne au début du 20ème siècle.

 

Ce court métrage, « BAUHAUS, 100 ans de style » produit par ARTE, vous montrera le lien entre notre cité-jardin et ce mouvement innovant.

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