Echos de la Butte Rouge n° 11

Sommaire

Editorial

Echelles de grandeur

En cette fin janvier, au moment où les jours rallongent et où les arbres se préparent au printemps, l’infolettre n° 11 va vous faire découvrir la Butte Rouge à des échelles inhabituelles. 

Vous allez voir la cité-jardin avec les yeux d’une ancienne élève de l’école maternelle, Thomas- Mazaryk; puis vous vous hisserez sur les hauteurs des tours qui gardent l’entrée de la Butte Rouge et veillent sur son panorama. Ensemble, les deux textes vous invitent à prêter attention aux ressentis architecturaux, aux échelles de grandeur, à la cohérence des ensembles, à l’harmonie des lignes et aux jeux des détails. 

Et si vous preniez le temps de vous promener dans la cité-jardin tous sens en éveil ? De vous asseoir sur un banc pour ressentir la présence d’un bâtiment dans son environnement ? De reprendre votre chemin en suivant les pentes douces des pelouses pour sentir la vie qui est prête à rejaillir dans les jardins omniprésents ?

L’association Châtenay Patrimoine Environnement

L'école maternelle

Madame T. est arrivée à la Butte Rouge à la fin des années 30, à l’âge de cinq ans. Plus de quatre-vingts années après, l’aînée de la fratrie s’en souvient comme si c’était hier. Sa Butte Rouge, c’est celle d’une enfant qui découvre un espace de liberté conçu rien que pour elle. Un lieu de vie beau, lumineux et accueillant. Une promesse de l’aube qui s’est incarnée dans son école maternelle :

« C’était un lieu magnifique, on ne s’imagine pas, je me souviens de mon école maternelle Thomas-Mazaryk, il y avait une fontaine, une grande porte devant laquelle tout le monde se rassemblait, (…) une immense baie vitrée ouvrant sur la forêt de Verrières qui se trouvait juste derrière. Les architectes de l’époque, c’étaient des artistes renommés, (…) tous ces arbres, ces pelouses sans barrières, c’était la liberté, rien n’était fermé. J’allais à l’école en passant sous les grandes voûtes, juste derrière la place Jean-Allemane ». 

C’est ainsi que Madame T. exprime la façon dont l’architecture et le paysage façonnaient quotidiennement son expérience de vie « sans s’en rendre compte ». Les écoles de la Butte Rouge n’offraient pas seulement une éducation de qualité aux enfants. Elles faisaient partie intégrante d’un ensemble architectural édifiant au sens littéral du terme : « La Butte Rouge, c’est un lieu qui se tient debout ». Un lieu qui inspire l’estime de soi, parce que tout dans sa conception, de la grande échelle aux menus détails des logements, témoigne d’une conception soucieuse de l’être humain dans son environnement. On dit que le regard qu’un enfant pose sur le monde est déterminant pour sa façon de voir la vie et la place qu’il y tient et qu’il y tiendra à l’avenir. Du haut de ses cinq ans, la fillette était sensible à cet humanisme du logement collectif : une architecture qui grandit l’être qui l’habite.

Tours

L’entrée dans la cité-jardin de la Butte Rouge est marquée par la présence de deux tours. Hautes d’une dizaine d’étages, elles comptent deux appartements par palier. La rigueur de leur géométrie verticale est adoucie par des balcons arrondis, une signature stylistique que l’on retrouve également dans les bâtiments en rotonde, ainsi que dans la forme des ascenseurs. La première tour a vu le jour dès 1935, rue Albert-Thomas. Son pendant fut érigé en 1952, avenue des Frères-Montgolfier, au moment d’une nouvelle phase de construction après-guerre. 

« J’habite l’une des tours à la Butte Rouge. Pendant mes années d’activité intense comme mère qui élevait seule ses enfants, je ne me rendais pas toujours compte. J’ai redécouvert mon lieu de vie à la retraite, les liens de voisinage et cette vue exceptionnelle sur toute la cité. Même si le fait que les ascenseurs soient souvent en panne par manque d’entretien me gêne dans la vie quotidienne », relate une habitante actuelle. 

Les tours de la Butte Rouge sont l’antithèse de ce qui est communément associé aux «tours» d’habitation dans les banlieues. Ici, point de volonté de densification anonyme, ni d’immeubles sans âme. Au contraire, Henri Sellier*, le père de la cité-jardin, avait expressément imaginé la première tour comme un donjon moderne, un clocher séculaire qui rythme le paysage urbain comme les églises ponctuent nos campagnes. Leur présence exceptionnelle est à la fois discrète et puissante, car elles dépassent les autres immeubles avec juste mesure : elles n’attirent pas trop l’attention sur elles, tout en s’élevant suffisamment pour couronner l’ensemble architectural, de près comme de loin.

Ainsi, ces tours ont une fonction-clé pour tenir le territoire de la Butte Rouge dans sa globalité, à l’instar de la Cité des Peintres qui fait partie intégrante de l’œuvre, et de la Demi-Lune qui se dégage sur les hauteurs. La première tour fut tendrement appelée « gratte-ciel », une expression qui, dans ce contexte, renvoie moins aux skylines modernistes américains qu’à cet élan constructeur qui habite les sociétés humaines depuis l’invention des villes. Les tours de la Butte Rouge s’inscrivent encore pleinement dans cette conscience ancestrale d’une verticalité bienfaisante, celle qui permet de communiquer avec les puissances du Ciel afin de s’attirer leurs faveurs. Loin de la démesure des « grands ensembles » qui retombent aujourd’hui en poussière, ces tours ont toujours l’avenir devant elles.

*Voir infolettre 1 : L’avenir en héritage

Actualités

L’avenir de la Butte Rouge se joue désormais au Conseil d’État

Le classement au rabais de la Butte Rouge à Châtenay-Malabry permettra de détruire 50% de la Cité-jardin, tout en ne protégeant que partiellement les 50% restants : des associations locales et nationales ont déposé un recours au Conseil d’État contre un arrêté de classement partiel en Site Patrimonial Remarquable (SPR) promulgué par Madame Rachida Dati.

Communiqué de presse du 20 août 2024

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Visite guidée de la Butte Rouge le 05 mars 2025 à partir de 14 h 30

La Société Régionale d’Horticulture de Clamart visitera la Butte Rouge, guidée par Louis Vallin, expert en gestion du patrimoine arboré (A.R.B.R.E.S.), et Elisabeth Couvé  (A.C.P.E.) .

Bonus

Les élèves de CM2B de l’Ecole Pierre-Brossolette, ont participé en 2022 à un concours d’écriture intitulé « Toutes les couleurs de ma ville ». Nous vous proposons ci-dessous leur texte inspiré par l’histoire et les couleurs de la Butte Rouge.

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