Echos de la Butte Rouge n° 3

Sommaire

Editorial

La Butte Rouge en commun

Nous vous emmenons aujourd’hui vers l’automne et son nuancier de couleurs.

Venez découvrir une figure pionnière en son temps, le sociologue Emile Durkheim qui a donné son nom à une rue de la Butte Rouge. Puis nous vous parlerons du châtaignier, l’arbre emblématique de Châtenay-Malabry.

Notre avenir nous est donné par nos ancêtres qui nous ont transmis l’essentiel pour vivre, un héritage à préserver pour le transmettre à notre tour. Qu’il s’agisse de la nature ou de la pensée, legs d’une autre nature, cet héritage nous aide à comprendre ce qui nous permet de faire société et d’assurer la pérennité du vivant.   

L’association Châtenay Patrimoine Environnement

Rue Émile Durkheim

« On montait et on descendait sans cesse la rue Émile Durkheim. Maman habitait toujours en bas, dans la partie historique de la Butte où nous sommes arrivés. Avec mon mari, nous avions reçu ensuite un logement en haut, vers la nouvelle cité des aviateurs. Ma mère gardait les enfants après l’école pendant que j’étais au travail’’, raconte une ancienne habitante de la Butte Rouge.

 

La rue Émile Durkheim rend hommage au fondateur de la sociologie française. Sa thèse consacrée à la division du travail social (1893) répond à l’inquiétude fondamentale qui traverse toute l’œuvre du penseur : comment assurer la cohésion sociale face à l’individualisation induite par l’industrialisation et l’urbanisation ?

Cette question est toujours d’actualité à la Butte Rouge. Elle remet l’accent sur les dynamiques concrètes du lien social, là où la « mixité » invite à penser en catégories de personnes. Selon Durkheim, la spécialisation rend les individus interdépendants. La division du travail offre des services sociaux plus qu’économiques : tels les membres d’un corps, elle rend solidaire. À condition qu’elle soit suffisamment réglementée.

À l’époque où Henri Sellier, urbaniste visionnaire de la Butte Rouge, était ministre de la Santé sous le Front Populaire, la modernité était un projet destiné à toutes les classes sociales. Dès les origines de la cité-jardin, les habitantes et les habitants exerçaient une diversité de métiers.

Aujourd’hui, le récit du progrès se replie vers le haut de l’échelle socio-économique. Fort heureusement, de nouvelles formes de solidarités émergent et appellent à inclure l’ensemble du vivant. À l’ère des mutations écologiques et sociétales, la cité-jardin est un témoin précieux de l’importance des valeurs partagées. Elle préfigure de nouvelles compréhensions de la diversité comme garante indispensable du contrat social.

Châtaigniers

Comme son nom l’indique, le châtaignier (Castaneus sativa) est l’arbre emblématique de Châtenay-Malabry. Ni sauvage, ni domestiqué, aimant pousser dans des sols acides ou en pente, le bel arbre est un témoin des temps où les paysans et les paysannes jardinaient les forêts. Dans des conditions favorables, le châtaignier peut dépasser le millénaire. Riches en glucides, en vitamines et en sels minéraux, les délicieux fruits de cet « arbre à pain » se trouvent sur les tables des pauvres comme sur celles des riches. Aliment de disette par excellence, nourrissant les personnes en fuite ou en résistance, « aller aux châtaignes » est l’un des derniers vestiges de nos lointaines origines de chasseurs -cueilleurs. 

De nombreux habitants de la Butte Rouge relatent des souvenirs de promenades familiales en vue de se réchauffer le corps et le cœur autour des fameux marrons grillés au feu. Dans les bois tout proches, les châtaignes et leurs longs chatons font aussi le bonheur de nombreux animaux, oiseaux et insectes. Comme tout ce qui est beau et bon, le châtaignier se protège de la convoitise grâce aux piques de ses bogues qui leur donnent des airs de hérissons.

Les concepteurs de la cité-jardin ont su adapter les constructions à la présence de plusieurs châtaigniers remarquables sur le site, notamment en haut de la Butte. Ils ont également préservé l’ancien « petit bois » de châtaigniers, rue Charles Longuet. Ce geste ne montre pas seulement un respect de l’arbre en général, il renoue avec un rapport citoyen aux ligneux qui leur confère un statut de sujets : des Châtenaisiens en somme, des habitants de la Butte Rouge à part entière. Il réinscrit les arbres dans une pratique de la silva, soit une conception des bois comme communs, par opposition aux chasses gardées des forestes et autres « jardins privatifs ».

Rassemblement
autour des arbres de la Butte Rouge
30 janvier 2021

Actualités

L’avenir de la Butte Rouge se joue désormais au Conseil d’État

Le classement au rabais de la Butte Rouge à Châtenay-Malabry permettra de détruire 50% de la Cité-jardin, tout en ne protégeant que partiellement les 50% restants : des associations locales et nationales ont déposé un recours au Conseil d’État contre un arrêté de classement partiel en Site Patrimonial Remarquable (SPR) promulgué par Madame Rachida Dati.

Communiqué de presse du 20 août 2024

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